Réponse à Monsieur Victor Hugo qui en 1843 disait ceci :
« Je ne sache pas d’endroit plus charmant et plus magnifique que Biarritz …
Biarritz est un village tout blanc à toits roux et à contrevents verts posés sur des croupes de gazon et de bruyère dont il suit les ondulations …
On se baigne à Biarritz comme à Dieppe comme au Havre comme au Tréport mais avec je ne sais quelle liberté que ce beau ciel inspire et que ce doux climat tolère … Je n’ai qu’une peur ; c’est qu’il devienne à la mode. Déjà l’on y vient de Madrid ; bientôt on y viendra de Paris … Alors, Biarritz, ce village si agreste, si rustique et si honnête encore, sera pris du mauvais appétit de l’argent.
Bientôt Biarritz mettra des rampes à ses dunes, des escaliers à ses précipices, des kiosques à ses rochers, des bancs à ses grottes. Alors Biarritz ne sera plus Biarritz ; ce sera quelque chose de décoloré et de bâtard comme Dieppe et Ostende …
Rien n’est plus petit, plus mesquin et plus ridicule qu’un faux Paris. Les villes que baigne la mer devraient conserver précieusement la physionomie que leur situation leur donne. L’océan a toutes les grâces, toutes les beautés, toutes les grandeurs.
Quand on a l’océan, à quoi bon copier Paris ? »
Cher Victor, permettez-moi d’être familier avec vous premièrement, car
malgré l’espace et surtout le temps, je me sens proche de votre analyse sur la
ville de Biarritz…
Malheureusement, toutes vos craintes ce sont matérialisés, et en pire !
Vous écririez certainement aujourd’hui :
« Je ne sache pas d’endroit plus vulgaire et plus corrompu que
Biarritz… »
Biarritz est une ville Balnéaire à
l’architecture digne d’un patchwork de mauvais goût, mêlant bâtisses
bourgeoises et structures bétonnées, ne laissant de place qu’à bien peu de
nature, où les seuls gazons sont ceux de green, où seuls les riches posent
leurs pieds un club à la main.
On se baigne et on surf à Biarritz, avec les mêmes eaux pollués comme à
Dieppe comme au Havre comme au Tréport
mais avec je ne sais quelle aliénation que ce beau ciel et ce doux climat a de
plus en plus de mal à tolérer… Etant à la mode, venant des 4 coins du globe…
Biarritz cette ville si urbaine, victime des mauvais goûts des modes éphémères,
si ostentatoires depuis, a été dévorée par l’insatiable appétit de l’argent…
Rien n’est plus petit, plus mesquin et plus ridicule qu’un faux Paris. Les villes que baigne la mer auraient dût conserver précieusement la physionomie que leur situation leur donne. L’océan a toutes les grâces, toutes les beautés, toutes les grandeurs.
Quand on avait l’océan, pourquoi bon avoir copié Paris ? »